Le 17 octobre 2019, s’est tenu l’atelier de renforcement de capacités des OSC sur la problématique de l’érosion côtière, première activité de NADDAF menée dans le cadre du projet AVENIR, financé par l’Union européenne et coordonné par France Volontaires Togo. Réunissant une vingtaine d’acteurs de la société civile, d’acteurs privés et d’acteurs publics, cet atelier a été l’occasion d’échanger sur les causes de l’érosion côtière, d’en comprendre les enjeux et d’aborder les solutions existantes pour en limiter les effets sur les communautés victimes. Ainsi, 11 associations et 03 journalistes ont vu leurs connaissances renforcées sur la thématique. Des relations durables ont également été créées avec la nouvelle mairie de Baguida.

L’atelier s’est déroulé en quatre temps, découpés de la manière suivante :

• L’ouverture de la séance, réalisée par Bernard Anoumo Dodji Bokodjin, coordinateur de NADDAF, et par Moussa Bah, représentant national de France Volontaires Togo,
• Des présentations théoriques, réalisées par le Professeur Kouami Dodji ADJAHO et par Frédérique Pradignac, permettant aux acteurs présents de comprendre la problématique de l’érosion côtière,
• Des travaux en groupe, alimentant les réflexions sur les actions de sensibilisation, les solutions à envisager, les actions de plaidoyer et l’implication des entreprises privées,
• La clôture de l’atelier, effectuée par Bernard Anoumo Dodji Bokodjin et par Moussa Bah.

Ouverture de la séance

NADDAF a fait le choix d’organiser son atelier de renforcement de capacités à l’occasion de la semaine organisée par les Nations Unies pour la promotion de la réduction des risques de catastrophes. La journée internationale s’est tenue le 13 octobre 2019. Cette année le thème était de réduire les dégâts causés par les catastrophes aux infrastructures et aux services de base. L’un des sous objectifs de cette thématique principale était la réduction franche d’ici 2030 de l’impact des catastrophes sur les services de base comme les hôpitaux et les écoles. Or, comme il a été souligné, le phénomène de l’érosion côtière sur le territoire togolais cause la disparition d’écoles et de services communautaires de santé.

Le thème central de la matinée concernait la problématique de l’érosion côtière sur la côte togolaise : « Naissance, défis et perspectives de la problématique de l’érosion côtière ».

Pour ouvrir la séance, Moussa Bah, responsable national de France Volontaires Togo, est intervenu pour expliquer pourquoi le projet Avenir a retenu la problématique de l’érosion côtière au Togo. Il en a profité pour présenter le projet et rappeler le défi principal et innovant de ce projet : faire travailler en binôme des volontaires nationaux et des volontaires internationaux.

Présentations théoriques

Ce fut ensuite le tour du Professeur Kouami Dodji ADJAHO, Géographe à l’Université de Lomé. Sa présentation, intitulée « Ampleur du phénomène de l’érosion côtière au Togo : actions humaines ou changement climatique », a permis à tous les participants de comprendre le phénomène de l’érosion côtière et les causes de celui-ci sur le territoire togolais. Il a également présenté les projections de montée des eaux réalisées sur la côte togolaise. Ainsi, d’ici 2100, si rien n’est fait, le niveau de la mer pourrait s’élever de 500 mètres au niveau de la ville de Lomé.

La seconde partie des présentations visait à présenter le sort des victimes de l’érosion côtière et les solutions existantes pour limiter le phénomène de l’érosion côtière.

Concernant le premier point et pour pallier l’absence d’un représentant des victimes de l’érosion côtière, un film a été diffusé présentant la situation des victimes et le différend les opposant à la LCT.

Ensuite, un panorama des solutions existantes et des aménagements réalisés au Togo ou en prévision a été présenté par Frédérique Pradignac, volontaire de l’aide de l’Union Européenne à NADDAF. Ces solutions sont des aménagements réalisés le long d’un littoral soit en dur de type digues ou épis, soit en se servant de protections naturelles, tel que le reboisement, la renaturation de la mangrove, etc. Chacun de ces aménagements a ses avantages et ses inconvénients. Rappelons que ces solutions ne peuvent en aucun cas enrayer le phénomène de l’érosion côtière, elles peuvent simplement en limiter les effets sur le trait de côte.

Travaux de groupe

L’après-midi a été dédié à des travaux en groupe dont les thématiques étaient les suivantes :

Groupe 1 : Quelles sont les actions de sensibilisations à mener auprès des victimes sur la problématique de l’érosion côtière ?

Groupe 2 : Quelles sont les autres solutions face au phénomène de l’érosion côtière ?

Groupe 3 : Quelles actions de plaidoyer préconiser face à l’ampleur du phénomène ?

Groupe 4 : Quelle participation des entreprises installées sur la côte Togolaise dans la recherche des solutions ?

Pendant 01 heure, les participants à ces différents groupes ont échangé et ont présenté les résultats de leurs réflexions, occasionnant de vifs débats entre participants. Ont été notamment proposées comme actions possibles dans le cadre de la lutte contre le phénomène de l’érosion côtière : une sensibilisation des communautés à l’impact de leurs activités sur le phénomène, la mise en place d’un plaidoyer auprès des autorités publiques pour une meilleure prise en compte des communautés victimes de l’érosion, la création d’un cadre de concertation entre entreprises, autorités locales et communautés pour mettre en place des actions bénéfiques pour les communautés, etc.

Clôture de l’atelier

Jugé comme globalement enrichissant par les participants, ce type d’évènement gagne sa pertinence sur un sujet aussi complexe que celui de l’érosion côtière : bien qu’il soit largement connu au Togo, ses mécanismes et leurs causes sont encore trop peu compris. Diffuser des éléments de connaissance et ouvrir le débat sur de tels enjeux est essentiel pour le travail des acteurs du littoral.